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Liposuccion : les résultats sont-ils durables ?

Liposuccion : les résultats sont-ils durables ?

La liposuccion, très pratiquée en France, promet d’éliminer nos petits bourrelets disgracieux une fois pour toutes ! Est-ce vraiment le cas ? Voici ce que l’on peut raisonnablement attendre d’une lipoaspiration.

La liposuccion existe depuis plus de vingt ans et elle est, en France, la deuxième intervention de chirurgie esthétique la plus pratiquée – juste après l’augmentation mammaire – avec plus de 35 000 interventions par an (Etude mondiale de l’ISAPS, International Society of Aesthetic Plastic Surgeons, de 2011).

La lipoaspiration efface une culotte de cheval, affine les cuisses et les genoux et, dans une moindre mesure, un petit ventre rond.

Les résultats immédiatement après l’intervention sont bons quand la peau est tonique, et heureusement, car la note varie de 2000 à 4 000 €.

Un poids stable pour une opération réussie

Les femmes sont souvent contentes, car elles découvrent une silhouette plus harmonieuse un ou deux mois après l’intervention, le temps que l’œdème se résorbe.

Le manque d’harmonie dont elles souffraient – souvent une culotte de cheval trop importante – a disparu.

Le bémol, c’est que certaines d’entre elles se plaignent quelques années plus tard d’avoir “tout repris”.

Qu’en est-il vraiment ? Pour que l’opération soit réussie, le Dr Olivier Claude, chirurgien plasticien, insiste sur l’importance de stabiliser son poids avant l’intervention :

« La patiente idéale, sur laquelle la lipoaspiration va le mieux marcher, a un IMC* entre 20 et 25 et a un poids stable.

« Si elle a quelques kilos en trop, elle les perd au préalable. La lipoaspiration vise des zones qui ne dépendent pas de l’alimentation, mais du sexe et de la génétique. »

La liposuccion n’est pas là pour résoudre un problème de surpoids, mais pour enlever des bourrelets qui résistent aux régimes alimentaires et au sport.

Cibler la graisse de stockage

Si le Dr Olivier Claude insiste tant sur la stabilisation du poids, c’est que la graisse enlevée par une lipoaspiration ne reviendra pas de la même manière selon qu’elle est superficielle ou profonde.

La graisse superficielle est répartie de façon uniforme sur le corps. On peut la pincer entre ses doigts.

Souvent causée par des excès alimentaires, elle est accessible aux efforts d’amaigrissement, elle dépend peu de la génétique, et elle n’est pas localisée.

La graisse susceptible de faire l’objet d’une liposuccion est plus profonde, plus dure et localisée. C’est une graisse de stockage que l’on peut voir même chez des femmes minces.

« Pour preuve, plus la personne va perdre du poids et plus sa silhouette va manquer d’harmonie, car elle va fondre partout sauf à l’endroit de la graisse localisée », explique le Dr Olivier Claude.

Dans la réalité, les choses sont parfois complexes, et certaines zones sont mixtes, comme l’abdomen : il y a de la graisse génétique – la “bouée” chez l’homme à partir de 30 ans – et de la graisse liée au mode de vie et à une alimentation trop riche.

Le but : retrouver une silhouette plus harmonieuse

« Si la lipoaspiration est pratiquée sur une femme au poids stabilisé, et que la graisse profonde est ciblée, l’intervention n’empêchera pas la patiente de reprendre du poids, mais la prise de poids et donc la silhouette resteront beaucoup plus harmonieuses », explique le Dr Claude.

Car la possibilité de reprendre du poids persiste. C’est la raison pour laquelle on conseille souvent aux femmes de faire leur lipoaspiration après toutes leurs grossesses.

Si le bénéfice esthétique est bel et bien réel, le Pr Max Lafontan, directeur de recherche à l’Inserm, spécialiste des graisses, affirme que la lipoaspiration peut entraîner une autre répartition des graisses.

« Dans environ 40 % des cas, le fait d’enlever de la graisse dans une région donnée est susceptible d’enclencher une augmentation de la masse grasse dans une autre zone du corps. »

Le Pr Lafontan cite l’exemple de femmes qui, après leur lipoaspiration, ont repris de la graisse au niveau… de la poitrine.

* Indice de masse corporelle, calculé en divisant son poids, en kg, par sa taille, au carré, en mètres.

Référence Article
santemagazine.fr