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La chirurgie esthétique française, à la recherche du naturel

Les chirurgiens esthétiques français défendent la « French Touch », des interventions au résultat le plus naturel possible.

Que ce soit pour le remodelage du corps, la chirurgie mammaire ou le rajeunissement du visage, les chirurgiens plasticiens français, qui participent à un congrès international à Lyon, défendent la « French Touch » : la recherche d’un résultat le plus naturel possible.

« Quand un lifting se voit, c’est qu’il est raté », sourit le Dr Michel Rouif, secrétaire général de la SOFCEP (Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens) dont le congrès réunit 500 experts du bistouri venus du monde entier.

Ainsi, explique-t-il, « il y a un renouveau du lifting cervicofacial, sans l’aspect tiré, figé, aplati des anciennes interventions ».

Un geste plus léger, plus respectueux de la nature du visage

« Respecter les contours, les lignes et les expressions du visage, étudier sa volumétrie, opter pour un geste plus léger, vraiment sur mesure, associé ou non aux techniques médicales, pour un résultat le plus naturel possible : c’est ça le savoir-faire français, internationalement reconnu », estime ce spécialiste. « Ce qu’on qualifie de French Aesthetic Touch ».

Peu de patients avançant en âge réclament de rajeunir de vingt ans. « Ce qu’ils demandent, c’est surtout de paraître moins fatigués, moins tristes », raconte le Dr Rouif. Le principe est de « restituer un visage harmonieux, naturel, reposé, qui respecte la personnalité de chacun ».

Les années entraînent des pertes de volume et un relâchement des traits. L’étude de la volumétrie du visage est à cet égard primordiale. Les chirurgiens modifient les volumes grâce à l’injection de greffes graisseuses autologues (transfert de graisse prélevée chez le patient), mais aussi l’injection de produits de comblement résorbables, comme l’acide hyaluronique ou l’hydroxyapatite de calcium.

Le transfert de graisse pour augmenter seins et fesses

De même, ce « lipofilling » (transfert de graisse autologue) est de plus en plus prisé pour l’augmentation des seins et des fesses, avec des taux de croissance respectifs du nombre d’interventions de 22 % et 17 % dans le monde.

En France est récemment apparu le « sein composite » ou lipomodelage. Une révolution associant la pose d’implants mammaires de forme ronde ou anatomique et la réinjection dans le sein de graisse de la patiente, prélevée sur une autre partie du corps et purifiée.

« Cela donne un galbe très naturel, plus de souplesse, et améliore la transition entre le sein et le thorax. Cette technique s’adresse plutôt aux femmes minces et il n’est pas possible de créer un volume important », relève le Dr Eric Plot. Les Françaises optent rarement pour de très gros seins, « comme cela peut se voir dans d’autres pays », remarque-t-il. Le lipomodelage est pris en charge par l’assurance maladie dans le cadre de la chirurgie réparatrice.

La graisse, « pâte à modeler du chirurgien »

Et pour sculpter la silhouette, une demande qui émane de patients de 30 à 55 ans, désirant retrouver un corps svelte, dessiné, qu’ils ou elles ont connu ou désiré, là aussi, la lipostructure (greffe graisseuse autologue) est indiquée.

« Cette graisse, c’est la pâte à modeler du chirurgien », s’exclame le Dr Aurélie Fabié-Boulard. Autre arme, « la liposuccion, inventée par le Français Yves-Gérard Illouz en 1977. C’est l’acte de chirurgie esthétique le plus pratiqué au monde ».

D’autres techniques existent comme la cryolipolyse qui, grâce à l’action du froid, cible et élimine les cellules graisseuses. Enfin, la médecine régénérative esthétique : « la médecine de demain », assure le Dr Bérengère Chignon-Sicard, car elle consiste à régénérer les tissus plutôt que de les remplacer. « C’est se soigner et rajeunir avec ses propres cellules ». Grâce, notamment, à la réinjection de tissu adipeux contenant des cellules souches.

Plus de 1400 interventions de chirurgie esthétique effectuées chaque jour en France

Plus de 1400 interventions de chirurgie esthétique sont effectuées chaque jour en France, soit près de 518 000 actes par an, réalisés par 950 chirurgiens plastiques. L’Hexagone se situe au 10e rang (actes chirurgicaux et non chirurgicaux), bien loin des Etats-Unis, du Brésil et de la Chine, selon le classement de l’ISAPS (International Society of Aesthetic Plastic Surgery), présente dans 102 pays.

En 2017, les Etats-Unis représentaient 48 % du marché mondial, devant l’Europe (23 %), l’Asie Pacifique (23 %) et l’Amérique latine (7 %). C’est sur le remodelage du corps et le rajeunissement du visage que la demande croît le plus rapidement.

Référence Article
leparisien.fr