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Luxembourg

Pour l’Ordre, la médecine esthétique doit être régulée grâce à une formation universitaire

Paris, le mercredi 24 mai 2023 – L'Ordre redoute que la médecine esthétique, en plein essor dans l'hexagone, ne soit associée à dérives potentiellement à l’origine de complications pour les patients.

Dans un communiqué publié le 4 mai dernier, le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) s'est dit favorable à la création d'une « formation universitaire pour les actes médicaux à visée esthétique ».

Une recrudescence d'actes illégaux

Le Cnom a, tout d'abord, regretté l'augmentation de « nombreuses complications dues à la médecine esthétique », en lien avec l’essor des actes médicaux à visée esthétique, comprenant notamment les injections d'acide hyaluronique, les greffes capillaires, le laser, les produits de comblement…

L'Ordre des médecins indique qu'il y a une forte hausse « des dérives liées à cet exercice, parfois assumé par des professionnels de santé non formés, voire par des non professionnels de santé ». Or, ces actes sont loin d'être anodins. Les risques de séquelles définitives, qu'elles soient esthétiques ou fonctionnelles, ne sont pas impossibles, insiste encore le Cnom.

L'Ordre propose une nouvelle formation de médecine esthétique

Pour l'heure, il n'existe aucune formation de médecine esthétique spécifique en France. « Aujourd’hui, seules deux catégories de médecins peuvent pratiquer ces actes : les chirurgiens esthétiques et les dermatologues », souligne le docteur Delahaye auprès de nos confrères de La Croix. Or, à l'heure où le secteur connaît un véritable « boom » — les actes de médecine esthétique augmentent de 15 % chaque année —, le nombre de praticiens formés demeure particulièrement faible. « Des chirurgiens plastiques, il en sort vingt par an ; des dermatologues, 100, et ils ne peuvent pas se consacrer qu’à l’esthétique. Ce n’est donc pas suffisant pour faire face à la demande », pointe le Dr Delahaye.

Pour répondre à ce problème, le Cnom appelle donc à la création d'une formation inter-universitaire qui serait « ouverte aux seuls médecins et permettant la pratique réglementée des actes médicaux à visée esthétique ». Un tel cursus permettrait d'élargir le nombre de praticiens formés à ces actes, et garantirait aux patients une meilleure accessibilité aux soins de médecine esthétique. Il est à préciser que l'Ordre des médecins ne reconnait pas les diplômes de médecine esthétique existants.

Enfin, le Cnom appelle les pouvoirs publics à réserver aux seuls médecins la délivrance des produits de comblement, rappelant que ces derniers sont des dispositifs médicaux qui doivent faire l'objet d'un certificat CE de conformité. En cela, l'Ordre fait écho à une récente tribune publiée dans Le Parisien fin mars dernier et signée par 200 chirurgiens esthétiques. Ces derniers demandaient aux autorités d'interdire la vente libre d'acide hyaluronique.

Raphaël Lichten

Référence Article
jim.fr